Manifeste : pour des politiques européennes fondées sur les droits et l'accueil digne
En ce 15 juin 2023, et suite à plusieurs temps de travail incluant une cinquantaine de gouvernements locaux, d'organisations associatives et d'organisations de personnes exilées œuvrant dans le champ de l’accueil et l’inclusion des hommes, des femmes et des enfants nouvellement arrivé·es en Europe, le manifeste « Pour des politiques européennes fondées sur les droits et l'accueil digne » est soumis aux institutions européennes.
Ce document, soumis aux institutions dans le cadre de la deuxième journée des Rencontres Politiques de l'Accueil organisées conjointement par la Ville de Strasbourg, l'Alliance Migrations, l'Organisation pour une Citoyenneté Universelle (OCU) et l'Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, intervient en réponse à la dernière version du Pacte Asile et Migration. Il s'appuie sur les recommandations de l’Initiative Citoyenne Européenne (2023)000002, intitulée « Garantir un accueil digne des migrants en Europe ».
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Des recommandations des territoires en matière de migration et d'accueil :
Recommandations n°1 : Construire des politiques d'accueil
- Nous demandons à ce que ce prisme délétère à l’égard des personnes exilées soit abandonné et que des voies d’accès sures et respectueuses des droits soient mises en place pour les personnes venant en Europe.
- Nous demandons la reconnaissance de la vulnérabilité des personnes cherchant refuge pour des raisons climatiques, sanitaires et socio-économiques, fuyant des conditions de vie inhumaines, des discriminations ou des dangers à leur encontre.
- Nous demandons la démilitarisation des frontières intérieures.
- Nous demandons la fin de l’enfermement des enfants, des femmes et des hommes.
Recommandations n°2 : Protéger les personnes
- Nous demandons la fin de l’externalisation des frontières et une interdiction immédiate
des pratiques illégales, telles que les refoulements aux frontières. - Nous demandons la révision du Règlement Dublin et l’instauration du libre choix du pays d’établissement pour les personnes exilées. Nous avons pu observer que cette liberté accordée aux personnes venues d’Ukraine a été bénéfique pour leur intégration.
Recommandations n°3 :
- Nous demandons la formulation, la promotion et le caractère obligatoire d’un standard d’accueil au sein des États membres leur permettant une ouverture des droits immédiate, incluant le droit au travail, à un logement et à des conditions matérielles d’accueil.
- Nous demandons la protection immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes en situation de vulnérabilité.
- Nous demandons la reconnaissance de droits inconditionnels tels que la santé.
- Nous demandons à ce que l’Union européenne s’assure que les États membres permettent un accompagnement effectif dans l’apprentissage de la langue du pays d’accueil et favorisent l’insertion économique des personnes grâce à l’accès au travail et à l’éducation.
- Nous demandons une harmonisation par le haut du droit d’asile afin de permettre une protection des personnes, tant dans la reconnaissance des vulnérabilités que dans l’ouverture de droits pour les demandeur·ses d’asile et pour les réfugié·es.
- Nous demandons une solidarité européenne et des financements conséquents pour permettre la mise en œuvre homogène au sein de ces prérogatives. Les gouvernements locaux et les organisations doivent pouvoir bénéficier de ces financements pour soutenir leurs actions de manière durable.
Recommandations n°4 : Co-construire avec les personnes concernées
- Nous demandons une participation réelle des organisations et gouvernements locaux et des personnes concernées dans les espaces de réflexion et de mise en œuvre des politiques européennes.
- Nous demandons des financements pour soutenir la création et l’accompagnement d’organisations de personnes concernées.
- Nous demandons un renforcement de la présence de personnes concernées dans les espaces de consultation au sein des institutions européennes.
- Nous demandons une uniformisation du droit de vote des étrangers extracommunautaires au sein des États membres, afin que le fait de résider sur un territoire permette une prise en compte des résidents non-européens.
Retrouvez l'entièreté du Manifeste ici.
Retrouvez le communiqué de presse officiel ici.