[LOI ASILE IMMIGRATION] L'ANVITA signe une tribune appelant à se mobiliser les 14 et 21 janvier prochains

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Publié le 15/01/24 à 10:17 dans Our advocacy

Nous restons pleinement mobilisé·es pour empêcher l'application de la loi de la honte

Nous, associations, collectifs de personnes exilées, collectivités accueillantes et syndicats, demeurons scandalisé·es par la récente adoption du projet de loi asile et immigration, ainsi que par les méthodes utilisées par l'exécutif pour y parvenir. Nous appelons à une forte mobilisation nationale les 14 et 21 janvier contre cette loi de la honte, avant la décision rendue par le Conseil constitutionnel.

Le gouvernement a fait le choix d'un texte cruel qui, depuis sa version initiale, remet en cause des droits fondamentaux et des engagements internationaux pris par notre pays. Depuis près d'un an et demi, il n'a tenu compte ni de la parole des personnes concernées par ce texte, ni des recommandations et propositions formulées par les chercheur·ses, associations, collectifs ou élu·es pour répondre aux enjeux de l'accueil et de la solidarité.

Au contraire, pour obtenir coûte que coûte l'approbation du groupe Les Républicains, l'exécutif a laissé se propager des discours et mesures xénophobes dès l'examen de la loi par le Sénat. Alors qu'il était encore temps de retirer le texte après l'adoption de la motion de rejet par l'Assemblée nationale, il a fait le choix désastreux de leur donner l'avantage, en convoquant une commission mixte paritaire.

La victoire de l'extrême droite et de ses idées se concrétise désormais par cette loi. Dans ce marasme, il est choquant de constater que les personnes étrangères ne sont, une fois de plus, qu'une variable d'ajustement pour satisfaire des calculs politiciens. Depuis des mois, le gouvernement n'a cessé de clamer ne pas faire d’alliance avec des partis d'extrême droite ou prônant leurs idées. Des millions de Français·es se sont rendu aux urnes en 2017 et en 2022 pour leur faire barrage en donnant leurs voix à Emmanuel Macron.

Aux côtés du ministre de l'Intérieur, le gouvernement de l'époque n'a eu de cesse, dès l'été 2022, de construire la figure parfaite de l'étranger comme bouc-émissaire, responsable de tous les maux, dangers, actes délictueux ou criminels, en employant les amalgames les plus honteux. Des drames tragiques ont été instrumentalisés par le gouvernement et ont frappé notre pays depuis lors, afin de justifier de manière abjecte la nécessité de cette loi.

Toutes ces basses manœuvres, tous ces renoncements pour quel impact sur la vie de nos concitoyen·nes ? Ce texte n'aura comme résultat que l'aggravation de la précarité pour des milliers d'enfants, de femmes et d'hommes vivant dans notre pays ou tentant de le rejoindre, déjà en proie à un système administratif kafkaïen qui les prive bien souvent d'accès aux droits les plus fondamentaux. Est-ce de cela dont notre pays a aujourd'hui besoin, de fragiliser les conditions de vie de milliers de personnes et d'augmenter l'arbitraire des décisions qui les concernent ? L'augmentation des inégalités sociales et le renforcement d'un système administratif et judiciaire discrétionnaire n'ont jamais conduit une société à davantage de sérénité et de cohésion.

Le Conseil constitutionnel a été saisi, notamment par le président de la République. Emmanuel Macron a donc sciemment encouragé l'adoption de mesures inconstitutionnelles, avant d'en référer au verdict des Sages, attendu le 25 janvierNous dénonçons cette instrumentalisation politique du contrôle de la loi. Cette manœuvre ne peut que fragiliser durablement notre État de droit et la confiance que portent les citoyen·nes dans l'exécutif et la représentation nationale.

A l'heure où le dangereux Pacte européen sur l'asile et la migration est sur le point d'aboutir, nous ne pouvons-nous résoudre à faire partie d'une Europe et d'une France qui se replient sur elles-mêmes et légitiment des mesures discriminatoires et inefficaces, piétinant les principes humanistes d'égalité et de solidarité sur lesquels nos sociétés se sont construites.

Face à ces dérives, nous, personnes concernées, acteur·ices de la société civile, continuerons à nous opposer à toute mesure fondée sur la "préférence nationale" et le rejet de l'autre. Nous condamnons ce texte et ferons tout pour empêcher son application, aux côtés du corps médical, des universitaires, des collectivités, des départements et autres pans entiers de notre société concernés par cette loi qui ont pris position ces dernières semaines.

Plutôt que de créer davantage de division dans notre pays, construisons dès maintenant ensemble un destin positif pour notre société, qui commencera par l'abrogation de cette loi de la honte. Nous serons pleinement mobilisé·es, les 14 et 21 janvier, pour atteindre cet objectif.

 

SIGNATAIRES :


Associations nationales :

Amoureux au ban public ; Anafé ; ANVITA ; Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie (L'ACORT) ; Association des Marocains en France (AMF) ; Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) ; Association Nationale des Assistants de Service Social (ANAS) ; ATTAC : CCFD-Terre Solidaire ; Centre Primo Levi ; La Cimade ; Collectif national droits de l'homme Romeurope ; Coordination nationale Pas sans Nous ; CRID ; Dom'Asile ; Droit à l'école ; Droits d'urgence ; Emmaüs France ; FASTI ; Fédération des Tunisiens pour Une citoyenneté des deux rives (FTCR) ; Fédération nationale de la libre pensée ; Fondation Copernic ; Français langue d’accueil ; Humains et Dignes ; Humanity Diaspo ; J'accueille ; Ligue des Droits de l'Homme ; Ligue de l'enseignement ; MADERA ; Mouvement contre le racisme et pour l'Amitié entre les Peuples MRAP ; Observatoire International des Prisons - section française (OIP-SF) ; Oxfam France ; Pour une santé engagée et solidaire ; Réseau Féministe "Ruptures" ; SINGA ; Solidarités Asie France (SAF) ; Union syndicale Solidaires ; UniR (Universités & Réfugié.e.s) ; Utopia 56

Associations locales :

100 pour 1 toit ; ACCOSOR Solidarité Réfugiés Cigalois ; Association Josette et Maurice Audouin (AJMA) : AVEC - Association de Veille Ecologiste et Citoyenne – Nantes ; Collectif Accès aux Droits ; Collectif AERéSP28 (pour l'accueil des exilés et la régularisation des sans papiers d'Eure et Loir) ; Collectif Ganges Solidarités ; Collectif AGIR Pays d'Aix et pays d'Aigues ; Collectif Migrants 83 ; Collectif des sans papiers de Montreuil (CSPM) ; Coordination 93 Saint-Denis ; Coordination des sans papiers de Paris (CSP 75) ; Emmaüs Roya ; Les Enfants du Canal ; Etorkinekin Diakité ; LDH 46 ; LDH Pays Rochefortais ; Morlaix-Libertés ; Paris d’Exil ; Les Petits Débrouillards Ile-de-France ; Polaris 14 ; Roya Citoyenne ; THE TRUTH ; Thot ; Tous Migrants ; Watizat


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