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Contact presse : Léa ENON-BARON, lea.enon-baron[at]anvita.fr
M. le Président, En cette journée internationale de lutte contre le sans-abrisme, nous, Maires, Président∙es d’Intercommunalités, de Départements et de Régionset Élu·es de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants (ANVITA), demandons le respect du droit inaliénable à toute personne de disposer d’un toit. Beaucoup de nos collectivités sont confrontées à des situations d’urgence dramatiques. Nous sommes nombreux∙ses à être démuni∙es face à des familles à la rue. Nos collectivités s’engagent, au-delà de leurs compétences. Le nombre de personnes à la rue a doublé depuis 2012 et s’élève environ à 300 000 personnes en France. Notre pays connaît une hausse de 86% du nombre d’enfants à la rue courant 2022, soit environ 2000 enfants sans toit. Environ un demandeur∙euse d’asile sur deux est sans hébergement. C’est intolérable. Et cela se passe chaque nuit, sur les trottoirs de nos collectivités. La loi est pourtant très claire : « Toute personne en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence » (Art. L345-2-2 du Code de l’Action Sociale et des Familles). Cependant, le projet de loi de finances entérine la suppression de 14 000 places d’hébergement d’urgence entre 2022 et 2023. C’est inadmissible. Qui plus est, nous craignons qu’un énième projet de loi sur la politique migratoire de notre pays, par une volonté affichée d’accélérer les procédures, n’engendre surtout qu’un plus grand nombre de remises à la rue, qui viendraient grossir les campements déjà indignes dans nos territoires. Dernièrement, M. le Président, notre pays a su accueillir plus de 100 000 déplacé.es d’Ukraine, sans que ceux-ci ne connaissent la rue. Ce qui a été mis en place démontre qu’avec de la volonté politique, et la coordination des acteurs locaux, un autre accueil est possible. Il est impératif de veiller à éviter toute concurrence entre les différents publics en situation de vulnérabilité. Il faut restaurer les places d’hébergement d’urgence et plus encore, créer des places en logement individuel pérenne, l’hébergement d’urgence et l’hébergement citoyen ne pouvant solutionner le sans-abrisme. Nous, Maires, Président∙es et Élu·es engagé∙es pour l’accueil inconditionnel, appelons au respect du droit fondamental de toute personne à être hébergée dignement, quelles que soient sa situation administrative, sa nationalité et la raison de sa présence sur le territoire.